28 ans plus tard : une nouvelle trilogie 23 ans plus tard

Plus de vingt ans après avoir redéfini le film de zombies avec 28 jours plus tard, le duo Danny Boyle (réalisateur) et Alex Garland (scénariste) revient avec 28 ans plus tard, nouveau chapitre d’une franchise culte qui s’était tue depuis 28 semaines plus tard. Porté par une nouvelle génération d’acteurs, avec en tête Aaron Taylor-Johnson, Jodie Comer et Alfie Williams, le film ambitionne de relancer l’intérêt pour un genre aujourd’hui essoufflé. Le postapocalyptique semble en effet avoir tout raconté : entre virus, effondrement civilisationnel, hordes d’infectés ou d’humains devenus fous, les figures sont connues et les ressorts souvent prévisibles. Dans ce contexte, 28 ans plus tard a-t-il encore quelque chose de neuf à dire ?

Le Synopsis

Cela fait près de trente ans que le virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…

Un renouveau pour une saga culte

Danny Boyle et Alex Garland, déjà aux commandes de 28 jours plus tard (sorti en 2002, presque 28 ans avant !), reviennent avec un troisième opus, amorçant une nouvelle trilogie dans cet univers postapocalyptique. Visuellement, 28 ans plus tard se distingue immédiatement : tourné en grande partie avec un iPhone 15 Pro Max, ce nouvel épisode adopte un montage haché, nerveux, qui peut rappeler les comics. Ces effets confèrent à la première moitié du film une tension et une brutalité très efficaces. 

Si le genre du film de zombies/postapo a aujourd’hui été exploité en long en large et en travers, Boyle et Garland parviennent à injecter un souffle symbolique nouveau : le récit ne parle pas tant des zombies (ici, divisés en plusieurs sous-espèces) que du deuil, de l’amour de son prochain, et de la façon dont l’humanité survit (ou pas) à la fin du monde. C’est un film qui ralentit après une première partie intense, pour s’attarder sur les liens humains et sur les dilemmes moraux au sein d’une communauté résiliente retranchée, bien décidée à ne plus reproduire les erreurs du passé.

Moins d’horreur, plus de symbolique

Cependant, la deuxième partie du film marque une rupture de ton. Moins haletante, elle mise davantage sur la symbolique, tranchant avec l’action du début et des précédents opus. D’ailleurs, 28 ans plus tard a peu de choses à voir avec les deux premiers opus, si ce n’est que les zombies courent toujours.

Comme c’est souvent le cas dans les films de ce genre, on retrouve quelques incohérences scénaristiques, notamment autour du fonctionnement de la communauté ou des décisions parfois absurdes des personnages. En particulier, la scène finale qui aurait gagné à être plus sobre, voire évitée : elle tranche avec l’intelligence émotionnelle développée jusque-là, en tombant dans un excès grotesque, presque parodique, rompant trop brutalement le ton général du film. Cependant, les acteurs sont convaincants, même les plus jeunes, et on apprécie voir de nouveaux thèmes abordés, comme la naissance ou le deuil.

En résumé, 28 ans plus tard est un film qui sert de transition entre les deux premiers des années 2000 et la nouvelle trilogie. Si certains choix narratifs divisent, le film reste visuellement fort, porté par une réalisation audacieuse et un message contemporain.

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