Arborescentes tome 3 : le grand final

Après un premier tome enchanteur et une suite décevante, voici venu le moment de conclure la série de romans de Frédéric Dupuy, Arborescentes. Un volume épais de près de mille pages, qui boucle toutes les intrigues ouvertes dans les précédents.

« Non, la nuit ne porte pas toujours conseil. Certains sommeils ont même tendance à rendre les pensées plus troubles et plus sombres que la veille. Aussi, quand l’aube des jours mauvais grisonne au-dessus des esprits mal réveillés, ce sont les idées noires qui raflent la mise. »

Arborescentes tome 3, Frédéric Dupuy, Bragelonne

Le temps

Méline, Enora, Arès, Agathe et Orcanette se préparent à l’arrivée de l’armée de Djimon. Pour sauver les Sources, et l’humanité tout entière, les différentes magies vont devoir s’unir face à lui. L’équipe doit donc rapidement découvrir où se cache Océane, la mystérieuse gardienne de la Source bleue. Pour les y aider, un mystérieux personnage va leur offrir le bien le plus précieux qui soit : du temps. En enfermant la fine équipe dans une bulle temporelle aux Araines, l’île où se trouvaient les laboratoires secrets d’Arès, l’énigmatique Barde leur permet de mettre en commun leurs connaissances et leurs recherches sans se soucier du mal qui approche. Mais c’est aussi l’occasion de faire des découvertes sur les uns et les autres qui vont bouleverser leurs relations. Car si Méline a grandi, elle a toujours l’esprit d’une enfant de onze ans, couplé aux pouvoirs d’une sorcière surpuissante, qui font de ses colères de véritables catastrophes.

Excès

Difficile en réalité de résumer ce dernier tome tant il est dense. Trop dense. Disons-le tout de suite : il y a trop de choses dans Arborescentes. Le récit ne cesse de digresser pour plonger dans des détails qui, pris à part, sont intéressants, mais nous éloignent sans arrêt d’une histoire qu’ils font inutilement traîner. Ce troisième volume aurait sans problème pu raconter la même intrigue avec un tiers de ses pages en moins. C’est aussi valable pour les sous-intrigues et nombreux retournements de situations qui viennent complexifier un scénario déjà compliqué. Les très nombreux personnages secondaires n’aident pas, surtout lorsqu’ils sont exhumés des précédents tomes après des centaines de pages sans un mot à leur sujet.

Là où le bât blesse d’autant plus, c’est que certaines parties de ce scénario fouillis sont en plus assez maladroites, pour ne pas dire franchement faciles. Certes, on ne peut pas totalement reprocher à Frédéric Dupuy d’user, dans un livre qui se structure autour de la magie et du merveilleux, de solutions « magiques » un peu tirées de son chapeau pour faire avancer l’intrigue, mais parfois la crédibilité en prend un coup. Le pire est sans doute son final, qui a tout de même le mérite de résoudre absolument toutes les intrigues qui étaient restées ouvertes depuis le premier tome (soyons honnêtes, nous n’y croyions pas trop), mais qui présente un « ultime ennemi » qui ne fonctionne pas. Sans rien dévoiler, disons juste qu’avec toutes les merveilles dont ont été capables les Sources depuis le début de l’histoire, on a du mal à croire que ce soit ça la plus grande menace qui pèse sur elles et sur le monde.

Pourtant, le message voulu par Frédéric Dupuy remporte notre adhésion : la nature finira toujours par supplanter l’humain, peu importe ce qu’il lui fait subir. De même, l’auteur n’a pas perdu de son lyrisme et joue avec les registres et les genres avec un talent indéniable, mais il aurait gagné à le faire autour d’une histoire resserrée et mieux rythmée.

Arborescentes se conclut sur une scène jolie et poétique, mais qui ne suffit pas à faire digérer ses mille pages d’errances et de longueurs. On attendait beaucoup de cette série, si prometteuse, mais il semble que, pour une première œuvre, Frédéric Dupuy se soit attaqué à trop gros pour lui. On en retient malgré tout son humour et son amour pour la nature, mais guère plus.

Reçu dans le cadre d’un service presse.

Les commentaires sont fermés.

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑