Sélénie des terres mortes est un roman de dark fantasy écrit par Philippe Tessier, l’auteur de l’univers étendu de science-fiction Polaris. Cette histoire, publiée à l’origine en deux tomes, revient dans un seul livre, réédité aux éditions Leha.
L’histoire
Dans une ville cauchemardesque où errent les âmes moribondes d’une humanité ayant succombé à sa propre corruption, une jeune enfant, Sélénie, tente désespérément de survivre. Fascinée par le Maréchal de la Cité sans nom qui mène les armées du Seigneur Sombre contre les troupes des derniers rois humains, elle va découvrir que ce personnage dissimule un grand secret et qu’il n’est pas l’ennemi qu’elle croyait. Traquée par les miliciens et les vautours au service du mal, elle use de tous les stratagèmes pour demeurer insaisissable et se réfugie dans les tréfonds de la ville où un ange va lui apprendre que son innocence est tout ce qui empêche le monde de céder définitivement aux ténèbres.
Aidée par un singulier fantôme, un petit rat ou bien encore une étrange créature vivant dans l’ombre, Sélénie tente désespérément de quitter la ville. Mais pour cela, il lui faut échapper aux Corrupteurs qui pervertissent tout ce qu’ils touchent et aux autres séides du mal, comme les enfants de la Tour ou l’inquiétant Baladin. Un autre danger la menace, celui de perdre son innocence. Sa rencontre avec un jeune garçon nommé Simon lui redonne du courage, mais lui fait aussi courir le risque de grandir bien trop vite dans un monde où la fin de l’enfance peut signifier la fin de tout espoir.
Une dark fantasy atypique
Dans le genre de la dark fantasy, Sélénie des terres mortes est un récit qui sort des sentiers battus, loin des mercenaires sans foi ni loi, des combats épiques baignant dans le sang et autres atrocités, Sélénie offre un univers terriblement sombre, mais dont la violence se traduit psychologiquement et surtout émotionnellement.
Philippe Tessier dresse un décor onirique et mélancolique d’une humanité décadente, dans lequel le Seigneur Sombre corrompt tout ce qui vit, ne laissant que le néant derrière lui. À tel point que la vie, la mort et le temps lui-même n’ont plus d’emprise sur le monde.
Les différentes rencontres que va faire Sélénie dans son périple, amicales ou non, sont toutes uniques en leur genre. L’Archiviste, le Joueur d’échecs, la Voix de l’ombre, l’Allumeur de lampadaires ou encore le Rat blanc, pour ne citer qu’eux, sont autant de personnages au passé cryptique. À l’instar d’œuvres telles que Dark Souls, le récit de Sélénie dévoile de façon éparse les éléments qui permettent la compréhension de son monde. Chaque découverte qui apporte un semblant de réponse mène finalement le lecteur à un nouveau mystère.
Une flamme vacillante au cœur des ténèbres
Sélénie n’est pas qu’une œuvre au visuel obscur et déroutant, c’est avant tout un récit poignant. Le choix de Philippe Tessier de faire de son protagoniste une petite fille dans une dark fantasy n’est pas anodin. Sélénie des terres mortes est un conte initiatique cruel, celui du passage à l’âge adulte. Dernier espoir de l’humanité, elle se voit contrainte de grandir malgré elle dans une succession d’épreuves qui vont ébrécher sa détermination et mettre en péril le destin du monde. Si le récit, pourtant loin d’être manichéen, oppose le camp du bien à celui du mal, il traite avant tout de résilience humaine. Sélénie est un phare dans l’obscurité, les hommes vont se raccrocher à son existence. De sa lumière naît l’espoir et de l’espoir naît la force de se relever et d’affronter le Seigneur sombre.
| Sélénie des terres mortes est une dark fantasy à l’écriture subtile et poétique, Philippe Tessier mêle habilement les codes du conte initiatique et du post apocalyptique pour créer un univers unique et décalé que l’on prend un plaisir addictif à parcourir. |
Ouvrage reçu dans le cadre d’un service presse
