Écrit par l’auteur de web novels danois Zogarth, Primal Hunter est un des premiers romans à avoir été publié, fin 2024, par le nouveau label éditorial français Lorestone. Ce récit inaugure l’arrivée en France de la lit-RPG, mélangeant la littérature et les codes vidéoludiques pour proposer une lecture unique, à la croisée des genres, entre roman, livre dont vous êtes le héros et jeu vidéo.
L’histoire
Au moment de prendre leur pause déjeuner, Jake et ses collègues basculent dans une forêt qui fait rimer danger avec opportunité. D’abord confrontés à une interface qui les invite à choisir une classe, ils découvrent enfin leur objectif : survivre 63 jours au cœur de ce qui leur est présenté comme un « tutoriel ». Si Jake se prend rapidement au jeu et excelle dans sa classe d’archer, tout le monde ne partage pas son enthousiasme……
La LitRPG, un genre qui prend du niveau
Depuis quelques années, nous avons pu observer un regain de popularité concernant tout ce qui a trait aux aventures narratives. Le jeu de rôle est de nouveau en plein essor, les livres dont vous êtes le héros se sont vus offrir une nouvelle vie avec l’arrivée de la version 5 (ou V5, les versions se distinguent par la mise en forme de la couverture de l’ouvrage), publiée actuellement chez Gallimard Jeunesse, et les jeux vidéo tels que Baldur’s Gate sont couronnés de succès.
Chez Lorestone, le virage pris est complètement différent. L’éditeur publie depuis la fin de l’année 2024 un genre inédit en France, la LitRPG ou littérature RPG. Dans Primal Hunter l’univers est composé de mécanique de RPG, que l’on retrouve en général dans les jeux d’aventures fantasy : barre de vie, de mana ou d’endurance, points d’expériences et points de caractéristiques à attribuer. La progression du personnage se quantifie désormais grâce à ces éléments et devient plus explicite pour le lecteur.
Une aventure à la fois ludique et cinématographique
L’histoire de Jake et de ses compagnons démarre comme un isekai, ils sont transportés dans un autre monde dans lequel le « système » leur annonce qu’ils sont dans un tutoriel et que le but est d’amasser assez de points. Rapidement l’aventure prend un autre tournant, une équipe rivale tente d’abattre le groupe de Jake pour récupérer les points d’expérience et de tutoriel de chaque membre. Ce qui semblait être une incursion dans un jeu vidéo se transforme en véritable lutte pour la survie.
Zogarth parvient à mélanger habilement les codes du jeu vidéo, de la fantasy et du battle royale dans un scénario au rythme soutenu.
Les mécaniques de RPG sont intégrées de façon diégétique dans l’univers, les personnages ont accès, sur demande, à leur interface et leur fiche de joueur, par simple volonté. Le système de gain des compétences et d’expérience est plus subtil qu’il n’y paraît : si l’expérience se gagne en éliminant un adversaire, humain ou PNJ, les compétences et professions s’obtiennent par la découverte et l’apprentissage.
En admettant qu’une personne soit naturellement douée pour la cuisine et se mette à en faire régulièrement, le système va naturellement l’orienter vers une profession de cuisinier ou vers des compétences en rapport et la récompenser. A contrario, quelqu’un qui possède une épée qui s’en sert n’importe comment ne sera que peu récompensé, voir pas du tout, le gain de niveau sera alors inutile. Ceci n’est qu’un avant-goût des possibilités qu’offre Zogarth au sein de son récit. Cette utilisation des mécaniques de RPG rend la progression et la montée en puissance de Jake beaucoup plus naturelle et fluide tout au long de l’histoire, lui évitant d’avoir l’air supérieur par rapport à ses adversaires trop brusquement. L’auteur pousse le principe encore plus loin, en complexifiant son univers avec un système de race, des panthéons de divinités et plus encore.
| Primal Hunter est un véritable page turner cinématographique. Le lecteur est constamment stimulé dans sa lecture par une action, un gain de niveau ou de compétence, ou une nouvelle découverte du système, poussant à passer d’un chapitre à un autre sans s’arrêter. La LitRPG est une superbe découverte, dont on admire l’écriture soignée et l’utilisation de mécaniques du jeu vidéo nuancées. Le récit n’est cependant pas parfait et souffre de (trop) nombreuses répétitions, dues au rappel de certains évènements ou gains de niveaux et compétences au fil des chapitres. |
Ouvrage reçu dans le cadre d’un service presse
Les Mille Mondes 