Après l’explosif Yan, Glénat continue de publier les récits du mangaka taïwanais Chang Sheng, un auteur prometteur qui vient compléter leur déjà vaste catalogue. Ils enchaînent avec Baby, un thriller S.-F. postapo qui mérite toute votre attention.
L’histoire
L’intrigue commence en décembre 2043, lors du « Jour du Jugement », ce jour où un parasite appelé Baby transforme les humains en monstres mi‑organiques, mi-machines, laissant la civilisation au bord du gouffre. Élisa, agente de terrain surentraînée, échappe miraculeusement à cette destruction, tout en étant pourtant touchée à la main. Une question lancinante s’impose alors à elle : pourquoi a-t-elle survécu ?
Guerre des machines
Dès les premières pages, le lecteur est happé par les ruines de Taïwan, restituées avec un réalisme saisissant, dont on avait pu déjà profiter au travers de Yan. Chang Sheng allie avec brio une certaine densité visuelle et une belle ambiance oppressante. Accompagnée par un robot médical au comportement quasi humain, Élisa forme avec ce dernier un duo comique inattendu, qui apporte une touche légère bienvenue.
Graphiquement, le mangaka offre un festival de scènes de baston maîtrisées, chorégraphiées à la manière d’un film d’action, fort de références de cinéma et de comics que l’auteur assume dans ses interviews. Les plans aériens d’hélico et les séquences de combat avec les mutants biomécaniques contribuent à un spectacle visuel nerveux et efficace. L’édition proposée par Glénat ne démérite pas : papier opaque, jaquette vernie et pages couleur participent pleinement à une belle expérience de lecture. On regrettera peut-être quelques choix esthétiques et des cadrages appuyant de façon racoleuse les proportions de corps féminins, mais l’ensemble offre un divertissement survitaminé, entre un The Walking Dead et un Resident Evil robotisé.
| Baby est une réussite : un premier épisode mené tambour battant, visuellement impressionnant, porté par une héroïne forte et des mystères prometteurs. L’univers est planté, le suspense est là et on attend la suite avec impatience ! |
Les Mille Mondes 