Un destin encré dans le sang : le début d’une saga scandinave

Si pour vous l’été est trop chaud et que vous avez besoin d’une lecture rafraîchissante, plongez dans les fjords gelés du Skaland avec Un destin encré dans le sang de Danielle L. Jensen, aux éditions Bragelonne. Le tome 2 sortira le mois prochain, ce qui vous laisse le temps de profiter de ce premier ouvrage. Vous embarquerez ici pour une épopée scandinave, à l’image des anciennes sagas, entre les volontés des dieux et les ambitions des hommes.

« Pendant une grande partie de mon existence, rien d’autre n’a compté pour moi que mon désir de vengeance. Il accaparait toutes mes pensées et je refusais de laisser quoi que ce soit m’en détourner. Jusqu’au jour où la femme la plus farouche et la plus belle que j’ai jamais rencontrée m’a balancé un poisson dans la figure et s’est frayé un chemin dans mon cœur, me laissant entrevoir la possibilité d’une vie gouvernée par des sentiments plus profonds que la haine. »

L’histoire

Née au cœur des fjords glacés du Skaland et mariée à un homme rustre qu’elle n’aime pas, Freya ne rêve que de devenir une guerrière et de planter une hache dans le dos de son époux.

Tout change le jour où son mari la trahit et la livre au jarl Snorri, qui la contraint à disputer un combat à mort avec son fils, Bjorn. Pour survivre, Freya n’a d’autre choix que de révéler son plus grand secret : en lui offrant une goutte de son sang, la déesse Hlin l’a dotée de pouvoirs qui font d’elle une skjaldmö, une guerrière capable de repousser n’importe quelle attaque à l’aide de son bouclier. Or, une prophétie ancienne avait annoncé qu’une skjaldmö unirait les peuples du Skaland sous le règne de celui qui contrôlerait sa destinée.

Afin de devenir roi, le jarl Snorri force Freya à lui prêter serment et ordonne à Bjorn de la protéger contre leurs ennemis. Pour faire ses preuves, Freya doit apprendre à se battre et à maîtriser ses pouvoirs, tout en surmontant les terribles épreuves auxquelles la soumettent les dieux.

Cependant, de tous les défis auxquels elle est confrontée, le plus difficile est peut-être l’attirance irrésistible qu’elle éprouve pour Bjorn. Si elle succombe à son désir interdit pour le beau et valeureux guerrier, elle risque non seulement sa destinée, mais aussi celle de tous ceux qu’elle s’est juré de protéger…

Une belle retranscription des cultures nordiques

Directement plongés dans la violence du monde viking, avec les mariages forcés, les violences conjugales (sans être très présentes) et les assassinats, on découvre des personnages complexes avec leurs faiblesses et leurs objectifs propres. On le voit notamment à travers le jarl Snorri, voulant devenir roi, Bjorn, son fils bâtard, la skjaldmö qui veut protéger sa famille et Ylva, la nouvelle femme du Jarl, dont le seul désir est de mettre son fils sur le trône. Les personnages sont nombreux, mais bien décrits, tout comme les actions et les décors, nous plongeant véritablement dans cet univers scandinave. En ajoutant la présence des dieux et de la magie des runes, les prophéties et les pouvoirs des enfants divins, le mélange devient vraiment appréciable. L’autrice a également joué sur l’ajout de termes et de références à la mythologie nordique pour nous livrer un premier roman très bien équilibré.

Une romance dont on aurait pu se passer

Cependant, tout n’est pas tout rose dans cet univers sans pitié. Dès la quatrième de couverture, nous savons que nous allons lire une romantasy et ce genre est difficile à manier sans tomber dans des clichés. Si durant toute la première partie du roman, les réflexions sexistes et sexuelles sont mises en avant, la romance entre Bjorn et Freya prend davantage de profondeur par la suite. L’intrigue avance suffisamment et l’action est assez bien dosée pour repousser la romance au second plan. Ainsi, même si la romantasy n’est pas votre tasse de thé, elle peut être presque oubliée grâce aux enjeux du récit.

En résumé, ce premier roman parvient à nous plonger dans un univers nordique riche et crédible, mêlant politique, conflits familiaux et éléments mythologiques. Si la romance, annoncée dès le départ, semble superflue, elle reste suffisamment discrète pour ne pas éclipser l’intrigue principale, rendant cette romantasy accessible même à ceux que le genre rebute habituellement. Un premier tome prometteur !

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