Erio and the Electric Doll : Voyage en terres mécaniques

Parmi les nouveautés intrigantes proposées par Mangetsu, difficile de passer à côté de Erio and the Electric Doll, une œuvre singulière mêlant avec brio steampunk et postapo. Le duo de mangakas Mujirushi/Kuroimori y explore un monde vidé de son énergie, mais pas de son humanité, porté par un duo aussi inattendu que touchant : Ange, androïde d’élite aux airs de grande sœur protectrice, et Erio, jeune fille élevée à l’abri d’un d’un passé douloureux.

L’histoire

L’histoire s’ouvre sur les vestiges d’un monde que la technologie a presque réduit à néant. Un siècle plus tôt, l’humanité s’est retrouvée prise à son propre piège, menant une guerre contre des intelligences artificielles devenues trop puissantes. La seule échappatoire ? Renoncer à l’électricité, et donc à tout ce qui faisait tourner leur monde. C’est dans cet univers figé que grandit Erio, éduquée par Ange, dernière trace vivante — ou presque — de cette époque perdue. Ensemble, elles se lancent dans un voyage initiatique, qui leur révélera les secrets d’un monde revenu à l’ère de la vapeur.

Le monde d’après

Erio and the Electric Doll ne se contente pas de dérouler un récit d’anticipation mâtiné de slice of life, il s’attache avant tout aux liens qui unissent les êtres, qu’ils soient faits de chair ou de circuits. La force de ce manga réside dans cette relation mère-fille inversée, pleine d’humour, de maladresses et de non-dits. Car si Ange semble tout savoir, elle apprend chaque jour à devenir humaine. Et Erio, avec son insatiable curiosité, cherche à comprendre un monde qu’elle ne connaît pas vraiment.

Le dessin, à la fois dense et élégant, appuie cette atmosphère de douce mélancolie avec une poésie rappelant le travail de L’Atelier des sorciers. Certains décors fourmillent de détails mécaniques, tandis que les expressions des personnages brillent d’émotions retenues. C’est peut-être là la plus belle réussite de cette œuvre : rappeler, dans un monde éteint, que la lumière peut venir d’ailleurs que de l’électricité.

Erio and the Electric Doll intrigue par son univers singulier et ses questionnements sur l’humain et l’artificiel. Un manga audacieux, à la croisée de la poésie et de la froide mécanique, qui mérite d’être découvert !

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