Dans l’ombre de la reine, l’histoire de William Cecil

Derrière Elisabeth Ire, plus puissante souveraine du XVIe siècle, il y a un homme : William Cecil. C’est son histoire que délivre la mangaka Ai Kozaki dans Dans l’ombre de la reine, un drame historique aux intrigues dignes des plus grandes sagas.

Un serment

William a 12 ans lorsqu’il rejoint son père, premier habilleur du roi, à la cour. Malheureusement pour lui, le rêve se transforme bien vite en cauchemar lorsqu’il comprend que la vie au château est faite de médisances et de cruauté. Confronté à un roi violent et lunatique, William fait la rencontre d’Anne Boleyn, la nouvelle reine, enceinte du futur souverain du royaume d’Angleterre. Touché par sa bonté et inspiré par sa force de caractère, il fait le vœu de servir la jeune monarque ainsi que l’enfant qu’elle porte, dont il deviendra le protecteur et ami le plus fidèle. À cette époque, tout le monde ignore que l’héritier tant attendu est en réalité une héritière, ce qui va bouleverser la monarchie anglaise.

Historique

Lorsque le Japon s’empare d’un récit historique, il ne le fait jamais à moitié : tout comme Vinland Saga, Angolmois ou Jaadugar, Dans l’ombre de la reine s’attache à être le plus juste possible dans sa façon de dépeindre une époque. Qu’il s’agisse des costumes, des décors ou des us et coutumes, Ai Kozaki s’est efforcée de représenter une Angleterre du XVIe siècle crédible et cohérente. Bien que la jeunesse du héros soit ici romancée pour créer une tension dramatique appréciable (rien ne prouve que le véritable Cecil ait rencontré Anne Boleyn lorsqu’il était page à la cour), ça n’empêche pas le récit de s’appuyer sur de nombreux faits historiques pour faire correspondre la vie de son personnage avec la réalité. Le trait d’Ai Kozaki rend particulièrement honneur à la richesse des costumes d’époque, un exploit dans un manga en noir et blanc !

Si l’on connaît bien Henri VIII, ses frasques, sa violence et sa rupture avec l’Église catholique, William Cecil est, pour beaucoup, un personnage de l’ombre, inconnu du grand public. À travers son histoire, c’est aussi celle d’autres grandes figures que l’on découvre, comme Thomas Cromwell, ministre d’Henri VIII et principal acteur de la réforme anglicane, ou encore Jane Seymour, mère du futur Édouard VI.

Beaucoup d’auteurs et d’autrices ont prouvé que la réalité est parfois tout aussi intéressante, surprenante et rocambolesque que la fiction, et ce n’est pas Dans l’ombre de la reine qui va les démentir. Les intrigues politiques de la cour sont faites de trahisons, de faux-semblants et, parfois, de meurtres, qui n’ont rien à envier à de grandes œuvres telles que L’Assassin royal ou Malice. Au milieu de ces complots, le jeune William apparaît comme un héros solaire et attachant. S’il commence déjà à s’endurcir dès ce premier tome, abandonnant sa candeur d’enfant, il ne renonce jamais à ses valeurs ni à ses principes. Bien que cela fasse de lui un héros quelque peu archétypal, il apporte une véritable bouffée d’oxygène à cet univers marqué par les désillusions.

Si l’histoire de William Cecil est déjà écrite depuis plus de cinq siècles, le manga n’a pas fini de nous surprendre et les prochains tomes devraient confronter le pauvre jeune héros au destin terrible qui attend Anne Boleyn. Une suite attendue avec autant d’impatience, que d’inquiétude pour le devenir du personnage. Ce qui est sûr, c’est que Dans l’ombre de la reine n’a pas fini de faire aimer l’histoire à ses lecteurs !

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