Hard Bargain : le hard boiled n’est pas mort

Le hard boiled, sous-genre mythique du thriller détective apparu dans les années 1920, n’est pas mort. Pourtant, on pourrait le croire, tant ce style codifié n’a plus vraiment sa place dans nos fictions contemporaines, de par son univers et ses personnages stéréotypés, comme son ambiance viriliste dépassée. Il y a bien quelques contre-exemples, en témoigne la très bonne B.D. Blacksad, mais sinon, rien de bien fameux…jusqu’à lire Hard Bargain.

L’histoire

Los Angeles, 1940. La cité des anges est peuplée de démons. Si vous avez la malchance d’en croiser un, il n’y a qu’un seul détective à appeler : Frank Harding.
Frank Harding, détective privé spécialisé dans l’occulte, enquête sur de mystérieuses disparitions qui le mènent très vite au constat suivant : il connaît toutes les victimes et semble être le prochain sur la liste…

Rise and fall angélique

Avec Hard Bargain, S. DeKnight confirme son talent pour véritablement développer un personnage hard boiled pourtant cliché (passé tortueux, cynisme désabusé, virilisme outrancier etc…), mais attachant, en creusant autour d’une part familiale intime touchante qui relie ce cher Frank à toute la trame du récit. Notre détective n’est donc pas un simple pion cynique, mais davantage une victime collatérale d’une erreur du passé familial, qui en paie aujourd’hui le prix. 

L’univers proposé (cité des anges cohabitant avec des forces surnaturelles, usage de magie occulte…) a tous les stigmates d’un projet de série TV avortée (ce que semble dire à demi-mot l’auteur dans sa postface), tant il semble dense et nous offre une incursion occulte réjouissante, pleine d’humour et de mystère, avec des personnages hauts en couleur.

Hard Bargain sera très certainement votre lettre de réconciliation avec le genre, croyez en votre humble serviteur !

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