Dans l’univers foisonnant de la littérature, l’imaginaire occupe une place à part, mêlant science-fiction, fantasy, fantastique et toutes leurs déclinaisons audacieuses. Chez les Milles Mondes, nous aimons explorer des univers inédits et originaux. Chaque mois, nous avons le privilège de recevoir des ouvrages en services presse, provenant de diverses maisons d’édition, petites, grandes et indépendantes, témoins de la richesse et de la diversité de l’imaginaire contemporain. Ces livres viennent s’ajouter à ceux que nous dénichons nous-même, que nous recevons en cadeau, ceux qui sont posés sur la table de chevet depuis trop longtemps et ceux qu’on a acheté pour quelques piécettes d’occasion en pensant naïvement que nous aurions le temps de les lire.
Voici un aperçu des romans qui ont récemment atterri sur l’étagère du Castor et pourquoi il a décidé d’en parler. Avec en exclu les deux prochains romans des éditions Critic : Un corps d’avance, de Jan Lou et le premier roman Young Adult de Romain Benassaya, La nébuleuse captive.
Les services presses
Poisson poison, de Ned Beauman (Albin Michel Imaginaire).
Treize centimètres de long, des yeux globuleux, une lèvre supérieure trop épaisse… Le lompe venimeux ne remportera jamais de concours de beauté. Pire encore, sa morsure inflige une douleur cuisante. Autant dire que la disparition probable de l’espèce, à la suite d’un accident minier en mer Baltique, n’émeut pas grand monde.
Sauf deux personnes. Karin Resaint, persuadée que ce poisson au physique ingrat détient une clé essentielle pour ses recherches sur l’intelligence animale. Et Mark Halyard, cadre supérieur de la compagnie minière, qui risque bien plus qu’un simple revers professionnel si l’extinction du lompe venait à être confirmée.
Malgré leurs intérêts opposés, ils n’auront d’autre choix que de collaborer. Ensemble, ils s’engagent dans une quête improbable à travers une Europe du Nord au bord du précipice, sur les traces d’un poisson insaisissable – et peut-être plus crucial qu’il n’y paraît.
Avec Poisson Poison, Ned Beauman, né en 1985 et prodige de la nouvelle littérature anglaise, signe un roman mêlant satire sociale et thriller écologique. Finaliste du Man Booker Prize pour L’Accident de téléportation (2015), il a également publié Glow (2017) avant de remporter le Prix Arthur C. Clarke 2023 avec ce nouveau roman.

Le Sabre de neige – Les Sabres sacrés tome 1, de Salomé Han (Albin Michel Imaginaire).
On les appelle les Porteurs de Sabres sacrés et on raconte qu’ils servent la volonté des Kami. Ils ne sont pas immortels, mais vieillissent différemment de nous, s’éloignant peu à peu de l’humanité. Maître Shiro, le Héron Blanc, est l’un d’eux. Il porte le Sabre de neige, qui se nourrit du sang de ses victimes et procure cette extraordinaire longévité convoitée par l’empereur en personne. Isao, dix-neuf ans, est son unique disciple. Ils vivent ensemble au cœur d’une forêt sacrée, se dévouant corps et âme à la Voie du sabre. Quand Isao apprend que la tête du Héron Blanc est mise à prix et que leur ermitage secret est découvert, tous deux se voient obligés de fuir.
Confronté à un monde extérieur auquel les idéaux de la Voie du sabre peinent à s’appliquer, Isao est déterminé à dépasser ses propres limites et à gagner le respect de maître Shiro, qu’il aime éperdument. Mais le jeune disciple ignore tout des dangers et des créatures qui se dresseront sur son chemin. À commencer par ses semblables : les hommes.
Avec Le Sabre de neige, Salomé Han signe un premier roman envoûtant qui mêle fantasy et influences asiatiques dans une fresque captivante. Née dans les Antilles françaises, scénariste et réalisatrice, elle est la première étrangère diplômée de la Korean Academy of Film Arts et vit à Séoul depuis dix ans. Ce roman marque le début de la trilogie des Sabres sacrés.

Un corps d’avance, de Jan Lou (Édition Critic).
Ah, garder toute sa vie l’apparence de ses 20 ans ! En 2230, c’est un rêve devenu réalité. Le traitement garantit même dix vies de bonne qualité, à la condition d’opérer un reset au bout de 75 ans pour repartir à zéro en coupant tous les liens avec son passé. Certes, on manque un peu de recul sur la technologie, mais personne ne s’en est encore plaint.
Alors que Jinseï vit son premier reset, tiraillé entre un passé avec lequel il a interdiction de renouer et un présent où tout est à reconstruire, il découvre peu à peu les embûches et les limites de ce pacte aux relents faustiens.
Avec La Machine à aimer, Jan Lou explore les dérives d’une immortalité conditionnelle et les dilemmes identitaires qu’elle impose. Autrice de romans de science-fiction et de récits de voyage, elle a publié Sale temps aux éditions Rivière Blanche avant de signer ce deuxième roman, paru chez Critic en juin 2023.

La nébuleuse captive, de Romain Benassaya (Édition Critic).
Cernée de toutes parts par un nuage impénétrable de poussière et de gaz en fusion, la Nébuleuse est un endroit hostile. C’est pourtant là que vivent les humains. À l’abri de la lumière et du vide, ils peuplent les ruches, habitats vivants doués de conscience, où l’on ne manque de rien.
Silka est une jeune Interprète promise à de hautes responsabilités envers l’âme de sa ruche, Léonis. Mais quand le vaisseau de son père est attaqué par des pirates déterminés à s’emparer d’elle, sa vie bascule. Seule, elle parvient à s’échapper et doit apprendre à survivre par elle-même dans les confins de la Nébuleuse, quitte à se confronter à ses plus sombres mystères. De cette attaque, elle n’emporte avec elle qu’un trésor : une mystérieuse créature amnésique qu’elle doit désormais protéger au péril de sa vie…
Avec La Nébuleuse captive, Romain Benassaya, auteur de Pyramides et Les naufragés de Velloa, signe un roman de science-fiction ambitieux où se mêlent space opera et mystères cosmiques.

