Doggybags tome 2 : Suspense, Frisson et Horreur

Dans (Re)Lire, nos rédacteurs se penchent sur des œuvres qui ne sont pas des nouveautés, mais qui ont marqué la littérature. Qu’il s’agisse de succès intemporels ou d’ouvrages injustement méconnus, venez (re)découvrir ces pépites du passé à nos côtés.

Doggybags nous emmène une fois de plus aux confins de l’horreur dans ce deuxième tome avec trois récits uniques, mais présentant un dénominateur commun : ils contiennent tous des protagonistes qu’on pourrait interviewer dans un magazine qui s’appellerait « L’Américain moyen est un gros bourrin » !

La premier récit, Elwood & the 40 freak bitches (par Ozaran et Kieran), aborde la thématique de l’ufologie et prend place dans un coin reculé des États-Unis. Le personnage principal est persuadé qu’un groupe d’extraterrestres femelles est venu sur Terre dans le but de se faire féconder et, en grand patriote, il décide donc de les exterminer. L’histoire se termine sur une page interlude présentant de célèbres meurtriers schizophrènes, persuadés d’avoir vécu le même genre d’événements. Difficile de distinguer la folie de la réalité dans ce récit surprenant, qui aurait parfaitement sa place dans Weird Science.

L’histoire suivante, The Border (par Run et Singelin), nous emmène auprès d’un groupe de « Minutemen », des miliciens racistes dont le but est de traquer les clandestins venant de la frontière mexicaine. Le groupe se retrouve très vite confronté aux effroyables légendes de la mythologie sud-américaine. Le chasseur devient la proie dans ce récit court, incisif, mais pas moins brutal. En bonus, des pages sur l’histoire des Minutemen et sur les créatures fictives, ou non, que l’on peut trouver dans les régions d’Amérique latine, pour agrémenter notre lecture.

Enfin, le dernier scénario, Vol Express 666 (par Run et Bablet) est probablement le plus effrayant, puisqu’il s’agit d’un fait réel. L’histoire d’un homme qui, après avoir perdu la raison, décide de massacrer une équipe de pilotes en plein vol commercial. Un récit à la fois horrible et inspirant puisque l’équipage en question à tout fait, malgré l’enfer de la situation, pour sauver l’avion. Vol Express 666 est une adaptation graphique puissante, le découpage des planches et le dessin mettent le lecteur sous pression tant l’action dans ce huis clos est intense.

Entre faits divers et introductions d’éléments liés à la culture américaine dans les récits, le Label 619 livre un deuxième tome aussi qualitatif que le premier dans un registre plus proche de la réalité que de la fiction. En bonus, une page de courriers des lecteurs qui apporte une touche d’humour et que l’on prend un certain plaisir à lire.