Metal Hurlant 13 : la vengeance est une BD qui se mange froide

Le Métal Hurlant treizième du nom crie vengeance ! Avec un thème aussi vaste et complexe, impossible de ne pas convier des invités de prestige pour en parler : Marc Caro, Xavier Dolan, Gaspar Noé, James Ellroy… Mais côté dessin, rassurez-vous, c’est aussi le festival avec Miguel Martinez Barbero, Pog, Jerry Frisen, Jacques Desprès… Tout ça, et plus encore, vous attendent dans les pages du treizième volet de Métal Hurlant.

Vendredi 13

La vengeance, thématique centrale de ce volume, se révèle être une splendide manière pour l’armada d’auteurs et autrices de questionner ce qui la motive et comment s’en servir. Si certains récits tendent vers une vengeance violente et amère, à l’image du terrifiant Eorlarf et Hieronimus, de Thomas Bidault (qui nous gratifie d’une pleine page cauchemardesque), d’autres, en revanche, explorent des sentiers moins convenus.

Comment ne pas évoquer le touchant Tu te souviendras de moi, du duo Sullivan/Leclerc, et sa quête de vengeance poétique, dont l’issue est d’une douceur égale à son trait délicat et coloré ? La vengeance prend ici des formes multiples, allant des corps biomécaniques sécables de Perpetum Vendetta, que l’on doit à Marc Caro et Cecyle Bay, à cette rêverie façon Memento que propose Jospeh Callionni avec son Hine-Nui-Te-Po. Certains récits ne se sont cependant pas suffisamment emparé du sujet pour en faire quelque chose de réussi : Lars Gabel et son Qui vole un œuf… déçoit par sa conclusion abrupte et sans surprise, et Matthew Sheean nous a habitué à mieux sur ses précédentes incursions métalliques que ce Le Reliquat, proposé ici. Enfin, comment ne pas mentionner La Machine qui rêve, de Thierry Martin, dont le récit semble n’être qu’une introduction à un one-shot plus dense et n’ayant aucun rapport avec le thème du mook ?

Graphiquement fascinant

Pour autant, il y a aussi bon nombre de récits fascinants graphiquement, comme narrativement. Le coup de crayon mémorable d’Ellie Huault dans Sous terre rappelle par moments un Manu Larcenet en phase sombre, et Miguel Martinez Barbero sera certainement l’une des grandes surprises de ce volume, avec son trait manga somptueux, lui qui est pour l’instant un parfait inconnu sur nos terres éditoriales.

Cela rappelle le but premier de ce genre de mook graphique : faire découvrir une nouvelle vague d’artistes émergents, aux styles variés et aux horizons divers. L’objectif de ce Métal Hurlant treizième génération est donc dûment rempli, grâce à son florilège de récits surprenants, comme quand Florian Breuil mêle vengeance et discriminations raciales au sein d’un scénario rappelant Le Règne animal, dans Grenouilles chevauchant un serpent.

Métal Hurlant 13 est une nouvelle surprise graphique, proposant diverses notions autour de la vengeance et des incursions artistiques plus ou moins réussies. Véritable vivier de perles de la BD moderne, il reste une référence incontournable !

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