Pour leur cinquantième anniversaire, les Humanoïdes Associés dévoilent Opus Humano, une sélection de haute volée de leurs plus grands récits, dans d’épais volumes de 300 pages, entièrement consacrés à la BD. Ici, donc, pas d’entretien ou autres sections découvertes, mais bien une place sainte où évolue la bande dessinée, seule maîtresse à bord.
Dans ce deuxième volume consacré à la décennie de 1985 à 1995, le mot clé sera qualité, au détriment d’une moins grande variété d’auteurs… mais quelle qualité ! De Beb Deum à Bezian, en passant par Chaland, régalez-vous avec ce deuxième Opus Humano !
De Bezian à Beb Deum, on se régale !
Des récits complets au style très varié vous feront voguer d’aventure en aventure tout au long de ces pages, comme par exemple avec l’hilarant F-52 de Chaland, où son héros iconique, Freddy Lombard, enchaîne les boulettes et les imprévus en tant que steward sur un tout nouvel avion expérimental. Accompagné de ses comparses Sweep et Dina, les mésaventures qui les attendent sont à l’image du style de Chaland : burlesques, voire loufoques au premier abord, elles couvrent une réalité bien plus violente qu’il n’y paraît. Ne vous laissez pas avoir par la patte « Spirou » du monsieur !
Autre récit phare proposé dans ce recueil, le somptueux La passion de Diosamante, premier segment d’une aventure de fantasy épique narrée par Alejandro Jodoroswky et sublimée par le trait de Jean-Claude Gal. Ce récit, dans la droite lignée d’un Conan ou d’un Xena la guerrière, met en scène la reine Diosamante, conquérante et combattante impitoyable à la beauté subjuguante, qui se retrouve face au dilemme de l’amour inatteignable. Mais afin de pouvoir être digne de son amour, elle devra venir à bout de nombreuses épreuves à travers divers royaumes, qui la mettront face à sa propre existence.
Après un rapide détour pour suivre les Mémoires d’un 38, ou le récit improbable d’un flingue manié par les pires personnes sur Terre à travers l’histoire, voilà que débarque le talentueux Bezian et son uppercut gothique qu’est Adam Sarlech. Avec son style à cheval entre du Egon Schiele et du Picasso, Bezian livre, avec ce premier volet de la trilogie Adam Sarlech, une œuvre d’une poésie noire exceptionnelle, mêlant paranormal et décadence familiale. À la façon de La Chute de la maison Usher, le récit se centre sur une famille fragilisée par leur rencontre avec l’occulte, et dont les sombres secrets n’attendent que vous.
| Si cet Opus Humano T2 peut paraître un peu malingre, il cache pourtant dans son écrin de splendides récits, fantastiques ou non, qui déroutent, effraient et surprennent. Le néophyte comme le fan pur jus y trouveront, une nouvelle fois, leur compte ! |
