Dans les années 2010, au cœur de la sphère manga/anime, il était impossible de passer à côté du phénomène Tokyo Ghoul. Son adaptation en animé, notamment, avait fait des émules et fédéré une large communauté de fans qui, des années après sa conclusion, avait laissé des traces dans le paysage de la pop culture. Que ce soit son opening désormais célèbre, ou son personnage principal devenu l’égérie du genre emo, l’influence Tokyo Ghoul perdure.
Mais son créateur, Sui Ishida, n’en a pas fini avec l’univers du manga ! Revenu en force avec son nouveau bébé Choujin X, le phénomène était sans pareil à sa sortie. Mais avec un recul certain et quelques tomes dans les pattes, on peut désormais se poser la question… qu’est ce que ça vaut, Choujin X ?

L’histoire
Dans un univers où des êtres surnaturels nommés les Choujin ont obligé la division du monde en communautés autonomes dans les années 1990, l’avenir de trois personnages que sont Ely, Tokio et Azuma, prend une tournure inédite quand ils se rendent compte que leur seule option pour survivre… est de devenir eux-mêmes des Choujin.
Choujin ciel étoilé…
Au croisement du manga de super-héros et de l’horreur, Choujin X reprend certains éléments phares de l’œuvre précédente d’Ishida, tels que le questionnement permanent des personnages entre ce qui est bien ou mal, ainsi que les peurs d’un protagoniste face à sa transformation radicale. La crainte de voir une redite de Tokyo Ghoul, si elle perdure un temps sur les premiers tomes, s’efface à mesure que les personnages se dévoilent et que l’œuvre offre son lot de déferlantes graphiques, dont seul Ishida a le secret. Sa liberté artistique, il la doit certainement à sa parution sur la plateforme web Jump +, qui lui permet de briser les règles éditoriales traditionnelles et d’offrir des chapitres plus amples d’un point de vue narratif.

Choujingembre
Mais ce questionnement des valeurs humaines, dans Choujin X est-il réellement nouveau ? Après tout, les tribulations de notre cher Ken Kaneki, le protagoniste principal de Tokyo Ghoul, avaient déjà à l’époque le mérite de renouveler le genre du shonen en évitant ses écueils, avec un personnage qui n’acceptait pas immédiatement sa nouvelle situation fantastique. Cet antimanichéisme, et tout son propos, perdure à travers les chapitres tandis que l’on suit les déboires de Ely, Tokio et Azuma, mais a tendance à s’essouffler un peu vers les derniers tomes parus.
| Pour autant, Choujin X est truffé de trouvailles visuelles délirantes et garde de nombreux points positifs, tels que son scénario haletant et ses combats délirants. Oui, Choujin X, même passé huit tomes, c’est toujours une énorme claque ! |
