La Plateforme 2

La Plateforme 2, réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia, est disponible sur Netflix depuis le 4 octobre 2024. Ce film, entre science-fiction, horreur et thriller, nous plonge de nouveau dans l’univers de la plateforme, où les luttes pour la survie et les dilemmes moraux s’entrechoquent.

Synopsis

La prison verticale qui a marqué les esprits est de retour, mais cette fois, un nouveau régime s’est instauré. Sous la poigne d’un leader au surnom mystérieux, un groupe de prisonniers tente de faire fonctionner un fragile système basé sur le partage. Mais jusqu’où peut aller cette utopie imposée ? Peut-on vraiment forcer l’entraide quand la nature humaine tend vers l’égoïsme ? Et que se passe-t-il lorsque l’ordre, imposé par la terreur, devient une nouvelle prison ?

Une suite en demi-teinte, entre continuité et confusion

La Plateforme 1 avait captivé par son concept de survie basé sur le partage, ou plutôt l’absence de partage, et la manière dont l’égoïsme des individus sabotait tout espoir de solidarité. Cette suite, ou préquel – difficile de savoir précisément – prend cette idée centrale et en fait une véritable loi imposée par un leader dont on se demande comment il a pu rester leader. Le message, tout en étant pertinent, devient une directive stricte, ce qui, paradoxalement, affaiblit un peu la tension inhérente au premier film. Là où le premier opus enfermait ses personnages dans un huis clos suffocant, cette fois-ci, la liberté relative de se déplacer entre les étages fait perdre cette sensation de claustrophobie et de piège psychologique qui rendait le premier opus si anxiogène.

Le scénario de cette suite est plus nébuleux, voire confus, et ne revisite pas le concept d’origine. Si le premier film laissait volontairement certaines zones d’ombre pour que le spectateur puisse les interpréter, ici, aucune réponse n’est apportée, tout en complexifiant inutilement l’intrigue. La progression dramatique est moins stressante, et même si les acteurs parviennent à maintenir un bon niveau de jeu, le film échoue à retrouver la dynamique captivante qui faisait de La Plateforme 1 un succès. Ce second film se perd un peu dans ses métaphores sans jamais vraiment en sortir, rendant la fin difficile à comprendre, voire déconcertante.

Une réflexion sociale moins percutante

Cette suite tente pourtant de conserver un discours social critique, en exposant une société toujours plus individualiste, à l’image du monde contemporain. La critique du manque de solidarité entre les individus et les conséquences désastreuses de cet égoïsme latent sont bien là, mais elles n’ont pas la même vigueur que dans le premier film, probablement car la psychologie des personnages évolue trop vite et à cause d’un excès de violence inutile. Le propos se dilue dans une intrigue moins claire, où la complexité du système en place est à peine explorée. Si cette idée d’une humanité qui se tire elle-même une balle dans le pied est toujours d’actualité, elle semble mal exploitée ici, elle ne va jamais au bout de son potentiel. Le film s’achève sans vraiment conclure, laissant de nombreuses questions en suspens et des métaphores trop opaques pour vraiment marquer.

En résumé, cette suite de La Plateforme souffre de ne pas avoir su retrouver l’équilibre entre angoisse, réflexion sociale et intrigue. Si elle parvient à soulever quelques idées intéressantes, notamment sur la manière dont l’homme peut être son propre ennemi, le film aurait gagné à éclaircir davantage son propos et à respecter les règles du premier opus.

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