Le Chant d’Excalibur, la saga

Dans (Re)Lire, nos rédacteurs se penchent sur des œuvres qui ne sont pas des nouveautés, mais qui ont marqué la littérature. Qu’il s’agisse de succès intemporels ou d’ouvrages injustement méconnus, venez (re)découvrir ces pépites du passé à nos côtés.

Vous avez aimé Lanfeust de Troy ? Alors vous ne voudrez pas manquer la saga Le Chant d’Excalibur des éditions Soleil, une aventure épique, néanmoins moins connue, signée Christophe Arleston, maître incontesté de la fantasy humoristique. Cette fois, il s’associe au talentueux dessinateur Éric Hübsch, dont les illustrations donnent vie à cette réinterprétation des légendes arthuriennes. Ensemble, ils nous plongent dans un récit où magie, mystères et humour s’entremêlent pour revisiter la mythologie de Merlin et Excalibur avec un nouveau preux chevalier… ou plutôt chevalière : Gwyned.

« Viviane est folle ! Mettre le destin de notre terre aux mains d’une pucelle ! Le seul endroit où une vierge doit se battre, c’est une meule de foin ! »

Merlin, Le Chant d’Excalibur

L’histoire

Le célèbre enchanteur Merlin, après des siècles passés dans une prison magique suite au règne d’Arthur, est finalement libéré. Mais le monde dans lequel il se réveille a beaucoup changé. La magie, autrefois puissante et omniprésente, est désormais oubliée par les hommes et la Grande-Bretagne est envahie par la chrétienté, loin des idéaux chevaleresques du roi Arthur et de la Table ronde.

Souhaitant remettre la magie à sa place, il va partir en quête de l’héritière de Galahad, Gwyned, et d’une poignée de nouveaux alliés. Les menaces ne tardent pas à se manifester, alors que d’anciennes forces maléfiques et de nouveaux ennemis se dressent contre la petite bande. Le retour de Merlin pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces en Irlande…

Un humour décalé, fidèle à Arleston

La saga Le Chant d’Excalibur s’inscrit dans la lignée des œuvres de Christophe Arleston, où l’humour salace et piquant occupe une place de choix. On retrouve ici un mélange savoureux de répliques irrévérencieuses et de situations cocasses, qui donnent à l’ensemble un ton décalé. Cet humour, bien que parfois un peu lourd, notamment avec le personnage de Merlin, reste fidèle à l’esprit du scénariste, qui a su faire de ses plaisanteries un ressort narratif important. Néanmoins, au-delà des rires, l’intrigue elle-même souffre du format franco-belge. Les albums, relativement courts, ne permettent pas de creuser autant qu’on le souhaiterait l’histoire et les résolutions arrivent souvent un peu trop vite, frustrant parfois le lecteur qui aimerait s’immerger davantage dans cet univers.

Un univers bien dessiné et rempli de légendes

L’univers du Chant d’Excalibur est riche et coloré, magnifiquement représenté par les dessins d’Éric Hübsch. Son trait vif et détaillé permet de donner vie à des personnages hauts en couleur, bien que stéréotypés, qui fonctionnent néanmoins très bien dans ce type de récit. Hübsch réussit à capturer l’essence de ces légendes réinterprétées, où des figures mythiques comme Merlin, les chevaliers et d’autres héros légendaires se croisent dans un joyeux mélange. La rencontre de ces légendes sert à remettre en question l’extension du christianisme, qui devient ici un prétexte pour des péripéties fantastiques. Toutefois, il est dommage que l’intrigue ne laisse pas plus de place à ces éléments pour se développer pleinement.

Si la saga Le Chant d’Excalibur séduit par son humour décomplexé et ses personnages excentriques, elle laisse néanmoins un goût d’inachevé, principalement à cause de son format trop court pour vraiment apprécier l’ampleur de l’intrigue. Malgré tout, la richesse de l’univers et la représentation graphique colorée font de cette série un agréable divertissement, qui mérite d’être exploré pour les amateurs de fantasy et de légendes arthuriennes.

Les commentaires sont fermés.

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑