J’ai reçu les deux premiers tomes d’Autrice de ma destinée, une œuvre collaborative née de l’imagination de l’autrice Winterleaf, de l’illustrateur Jeokbal et du scénariste Furik. Les trois forment une équipe dynamique qui allie leurs talents respectifs pour produire un récit captivant et visuellement saisissant. Peu habitué à lire des mangas, j’ai apprécié cette lecture, qui mélange romance, fantasy et dans laquelle les auteurs explosent le 4e mur pour s’adresser directement aux lecteurs.

L’histoire
À la fin du roman à succès L’Empereur et la sainte, Fiona Green, enfant illégitime devenue méchante magicienne, est vaincue par les héros. Tout est bien qui finit bien ? Hélas non, voilà que l’autrice du roman se retrouve réincarné dans le corps de la méchante de son histoire : Fiona Green. L’histoire débute lorsque cette dernière, enfant, est envoyée se battre contre les monstres qui tentent d’envahir le royaume que l’autrice a créé de toute pièce dans son livre.
L’autrice est alors résolue à changer le destin de son personnage, mais elle est tenaillée par la peur de prendre une mauvaise décision. Sa situation se complique encore lorsqu’elle sauve de la mort Siegren, le héros du roman, qui lui fera connaître plus tard un destin funeste. Réussira-t-elle à changer le cours de cette histoire qui est maintenant la sienne ?

D’un roman de romance-fantasy ….
Le roman, qui est en réalité un manga, présente de nombreux atouts : d’une part la profondeur des personnages, comme Fiona, à la fois vulnérable et résiliente, et d’autre part les illustrations, d’une qualité remarquable et qui offrent un visuel exquis, enrichissant de façon significative l’expérience de lecture. L’intrigue, malgré quelques lenteurs, se démarque grâce à son originalité et son humour. L’aspect le plus important du récit, est le franchissement régulier du 4e mur par l’héroïne, Fiona.
Les relations entre les protagonistes, comme celle entre Fiona et Siegren, ajoutent une dimension touchante et complexe à l’histoire. Si certains vont s’attarder sur la romance fantasy, je trouve que le récit traite des aspects bien plus important, notamment celui du rôle de l’auteur et de son poids dans la narration.

… à une prise de conscience sur le rôle de l’auteur.
L’autrice est confrontée aux conséquences de ses choix narratifs lorsqu’elle se retrouve plongée dans son propre roman. Cette mise en abyme est judicieusement pensée et soulève des questions sur le pouvoir de la création et les implications morales des personnages que l’on invente. L’œuvre explore la manière dont les actions des personnages peuvent refléter les dilemmes et les décisions de leur créateur.
De ce fait, dans sa quête d’identité. Fiona devra naviguer entre son rôle d’autrice et celui de personnage, ce qui l’oblige à remettre en question qui elle est réellement. À travers ses expériences dans le monde qu’elle a créé, elle découvre des aspects cachés de sa personnalité et des forces qu’elle ne soupçonnait pas. Cette exploration de soi, marquée par des défis émotionnels et des interactions avec d’autres personnages, met en lumière le cheminement vers l’acceptation de soi et la prise de décisions autonomes. Mais l’histoire qu’elle a créée dans tout ça, qu’en restera-t-il ?
| Autrice de ma destinée est un manga qui réussit à captiver grâce à son concept novateur et à ses personnages attachants. Malgré quelques défauts, l’œuvre parvient à offrir une aventure intrigante qui explore les défis de la création littéraire et les nuances de la destinée. Les amateurs de fantasy et de récits introspectifs y trouveront assurément leur compte. |
Le premier tome a été chroniqué dans le cadre d’un service presse
(merci Albin Michel Canada).
