Système solaire, la BD qui mélange science et aventures

Saturne, c’est le troisième tome de la série Système solaire, proposée par les éditions Glénat et l’Observatoire de Paris, dont le titre un peu austère cache une idée audacieuse : faire découvrir l’astrophysique à tous de façon ludique et attrayante. À travers une histoire digne d’un blockbuster de science-fiction, cette bande dessinée nous invite à visiter les différentes planètes du système solaire en compagnie de six scientifiques pour en apprendre plus sur ces astres vers lesquels nous levons si souvent les yeux, mais aussi pour vivre une grande aventure.

« Chez nous [les humains], c’est l’individualisme qui prime. »

Francesca Baldini, Système solaire : Saturne, éditions Glénat, scénario de Bruno Lecigne avec la participation de l’Observatoire de Paris

Six scientifiques

Pour comprendre ce qui arrive à nos héros dans ce troisième tome, il faut revenir quelque temps en arrière : lorsqu’un vaisseau mystérieux est découvert sur la Lune avec à son bord un unique survivant. Rebaptisé Clarke, cet alien propose aux Terriens de lui confier six de leurs meilleurs scientifiques auxquels il prêtera son vaisseau et sa technologie futuriste, afin de les emmener au plus près de chacune des planètes que comporte le système solaire. En revanche, Clarke stipule qu’il ne confiera aucun secret technologique aux Terriens, son peuple ne souhaitant pas interférer avec le développement d’une autre espèce interstellaire. Pourtant, Richard Cartier, l’ingénieur français de l’expédition, cède à la curiosité et tente de démonter l’un des ordinateurs du vaisseau de Clarke afin de comprendre la technologie extraterrestre. 

Ce troisième tome tente donc de corriger l’un des défauts qui avaient été reprochés à ses prédécesseurs, à savoir l’aspect « prétexte » de son histoire, en débutant par l’immobilisation des six scientifiques par Clarke et leur interrogatoire. Cette introduction est également l’occasion de découvrir que les motivations de l’alien ne sont peut-être pas aussi altruistes qu’il y paraît. En effet, si ce dernier a proposé ce voyage hors du commun à travers les étoiles, c’est aussi dans un but bien personnel…
Pendant ce temps, l’expédition se rapproche de Saturne, de ses anneaux et de ses nombreuses lunes.

Vers l’infini et au-delà

C’est donc à la découverte de Saturne, sixième planète de notre système solaire, que nous partons aux côtés des scientifiques terriens. Comme toujours, le voyage est surtout l’occasion d’enrichir nos connaissances. La planète aux anneaux a beaucoup à nous apprendre sur la formation des corps célestes, leur diversité et les différents modèles planétaires qui existent dans l’univers. C’est également le moment d’une quête plus personnelle, puisque Clarke demande à l’équipe d’enquêter sur la possible présence d’un vaisseau appartenant à son peuple sur Titan, l’un des satellites de la géante gazeuse.

Cependant, ce rebondissement est bien vite écarté et ne suffit pas à donner le souffle épique dont l’histoire a besoin pour satisfaire les fans de S.-F. Le scénario garde également une certaine part d’artificialité, notamment lors des échanges entre les scientifiques. Si l’on comprend la nécessité de ces interactions pour instruire le lecteur, elles ont tendance à casser le rythme de l’histoire. Il convient donc d’aborder Système solaire sous son aspect scientifique avant son récit de science-fiction. 

Saturne

Ce tome permet tout de même, malgré quelques errances technico-scientifiques, de donner un peu plus de profondeur aux personnages et à leurs relations. On regrette, cependant, que les compétences de certains ne soient toujours pas mises en avant. En revanche, la personnalité de Clarke gagne en épaisseur, il est sans doute celui (avec la planète qui donne son titre à ce tome, bien sûr) sur lequel on apprend le plus dans Saturne.

Côté dessin, c’est cette fois-ci Federico Dallocchio, un vétéran des comics, qui prête sa plume à la bande dessinée. Son style donne tout son cachet à l’œuvre, en proposant une mise en page claire et efficace, qui synthétise parfaitement les informations scientifiques, tout en donnant du caractère aux six protagonistes. Les amoureux d’astrophysiques seront aussi ravis de retrouver les pages documentaires en fin d’ouvrage, qui proposent de récapituler les données disséminées dans la BD et d’aller plus loin. 

Si les anneaux de Saturne vous font rêver, si vous imaginez un futur dans lequel l’humanité exploite les glaces d’Encelade ou marche sur Titan, alors ce troisième tome est fait pour vous ! Bien que son scénario peine encore à trouver le juste équilibre entre science et aventure, les tentatives de rendre les personnages plus humains et de développer l’origine de Clarke sont appréciables. À suivre dans le tome 4, qui devrait nous faire visiter Uranus.

Cet ouvrage a été chroniqué dans le cadre d’un service presse.

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