Du JDR à la BD : Chroniques des mondes d’Aria

Ceux qui connaissent déjà de Game of rôle, l’émission de jeu de rôle créée par Fibre Tigre, n’auront aucun mal à entrer dans la bande dessinée scénarisée par William Lafleur et illustrée par Dario Tallarico. Si vous n’êtes pas familier de l’univers d’Aria, pas d’inquiétudes ! Ce tome se montre suffisamment accessible pour permettre aux néophytes de trouver rapidement leurs marques.
Aria, c’est le monde dans lequel se déroulent les aventures du jeu et c’est aussi celui où prends place l’histoire de cette aventure en conclue en un volume, mais suffisamment ouverte pour en amener d’autres.

« L’idée que Jotun puisse être un héros digne d’une prophétie, ça ne tient pas debout… »

Kaitra, Chroniques des mondes d’Aria, éditions Glénat

Un royaume en paix

Jotun, voleur égoïste et opportuniste, croupit dans une cage pendant que le peuple d’Aria fête sa paix retrouvée. Pourtant, un mystérieux personnage vient le voir dans sa prison pour lui proposer un marché : sa liberté en échange du sauvetage du monde ! Il lui offre même sept objets magiques pour l’aider dans sa quête. Persuadé que la revente de ces merveilles devrait se révéler bénéfique pour ses finances en berne, Jotun accepte. Sauvez le monde ? Bah ! On verra plus tard, ce n’est pas comme s’il y avait urgence, Aria fête la paix après tout !

Pourtant, le voleur va se retrouver entraîné malgré lui dans une aventure qui le dépasse et qui le forcera à renouer avec de vieilles amitiés, pour le meilleur et pour le pire ! Le voyage pour sauver (encore !) Aria passera par la mer, le désert et même… un festival ?

L’aventure à reculons

Entre fantasy épique et humour potache, Chroniques des mondes d’Aria propose une aventure qui part d’un postulat classique : sauver le monde, un cliché dans la fantasy ! Mais avec un personnage principal maladroit, gaffeur et qui ne se sent absolument pas concerné. Ce sont pourtant les « bourdes » de Jotun qui font avancer le récit. À la manière d’une prophétie autoréalisatrice (ou d’un épisode de Rick & Morty), le voleur est souvent la cause et la solution à ses propres malheurs. Ses deux compagnonnes, entraînées malgré elles dans l’aventure, ont fort à faire entre les problèmes rencontrés par le groupe durant sa mission et ceux provoqués par Jotun.

En demi-teinte

Si l’on apprécie le trait de Tallarico, qui colle parfaitement à l’humour assumé de la BD, on regrette quelques maladresses de mises en cases et de transition qui rendent parfois la compréhension des événements laborieuse. L’enchaînement n’est pas toujours clair, mais c’est aussi dû au fait que le scénario aurait gagné à se déployer sur plus de pages. Enfin, si l’histoire reste accessible aux non-connaisseurs de l’univers, la plupart des références et clins d’œil sont surtout là pour satisfaire les fans. Certaines blagues n’auront pas le même impact auprès de quelqu’un qui n’a jamais regardé Game of rôle.

Chroniques des mondes d’Aria se montre sympathique, mais perfectible. La BD fera avant tout le bonheur des fans de la première heure, l’idée de proposer une histoire différente, en tome unique, qui se déroule dans le même univers, peut permettre une amélioration des défauts de cette première itération dans celles qui suivront tout en tissant une vaste toile de récits interconnectés. Affaire à suivre, donc.

Cet ouvrage a été chroniqué dans le cadre d’un service presse.

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