Adapté de la saga littéraire de Scott Westerfeld, le film Uglies vient de sortir sur Netflix. La plateforme de streaming nous livre une énième dystopie à base d’ados rebelles dans une société sans libre arbitre et d’un soupçon de triangle amoureux.
De quoi ça parle
Tally, quinze ans, attend avec impatience le jour où elle subira l’opération chirurgicale de passage vers le monde des adultes, celle qui la transformera en Pretty pour quitter la caste des Uglies (on essaye tant bien que mal d’y croire, malgré le physique avantageux de tous les acteurs du casting). Elle qui n’a jamais douté de cet avenir prometteur se retrouve propulsée dans le monde des rebelles lorsqu’elle suit Shay (sa nouvelle meilleure amie depuis seulement deux mois) la veille de son anniversaire. Loin de la ville, des fêtes et des apparences, elle découvre la véritable beauté au cœur de la forêt et de ces gens qui ont choisi de vivre dans l’entraide, en vieillissant naturellement. Mais Tally peut-elle réellement croire que la perfection est une manipulation de l’État, elle qui en a rêvé toute sa vie ?
Des personnages aux rôles prévisibles
Tally, interprétée par Joey King, est une héroïne sympathique à suivre. Elle se montre déjà intrépide et loyale bien avant de rejoindre les rebelles, mais leur mode de vie ne la convainc pas tout de suite, elle qui a grandi dans cette société où on lui a fait croire qu’elle ne serait belle et libre qu’une fois opérée. Son évolution et sa lente remise en question sont logiques, attendues. Le triangle amoureux fait écho à son dilemme entre ces deux mondes, avec d’un côté son meilleur ami d’enfance qui est devenu un Pretty et de l’autre le leader de la rébellion.
En revanche, l’antagoniste du film, la docteure à l’origine de ces opérations (qui a des airs de la Dr Gaul dans Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur), n’est qu’une coquille vide, parce qu’il fallait bien un personnage méchant pour chapeauter cette dictature.
Un film qui tient la route, sans aucune originalité
En dehors de l’héroïne, rien de bien intéressant. Netflix coche toutes les cases du film dystopique de base qui s’adresse à un jeune public. La réalisation de McG offre un contraste suffisant entre la ville bétonnée et la forêt, sans pour autant chercher à soigner la photographie ni les effets spéciaux. On trouve quelques bonnes idées au niveau de la technologie de ce monde futuriste, mais également quelques facilités scénaristiques, et aucune place à l’émotion quand un personnage meurt, il faut bien que l’intrigue tienne en une heure et demie ! L’histoire va droit au but et tient à peu près debout, mais elle est cousue de fil blanc et ne propose rien d’original dans le genre.
| Uglies est un teen movie efficace pour nous offrir un bon divertissement le temps d’une soirée, et c’est tout ce qu’on lui demande. |
